L'oratorio de Salieri « Le Jugement dernier »

L'oratorio de Salieri Le Jugement dernier

Le Jugement dernier d'Antonio Salieri (1750-1825) fut donné pour la première fois au Concert spirituel le 30 mars 1788. D'après le premier biographe de Salieri, Ignaz Franz Mosel (Über das leben und die werke des Anton Salieri, Vienne, 1827), l'œuvre avait été commandée par la Société des Enfants d'Apollon à Gluck et le premier compte rendu qu'en donna Le Panthéon littéraire en 1788, confirmait cette attribution, en mentionnant toutefois la participation de Salieri. Le Mercure de France (avril 1788, p. 136-141) réfutait cette double attribution et reconnaissait Salieri comme l'unique auteur de l'œuvre, ce que semble confirmer la correspondance du musicien.

L'œuvre s'apparente à un court oratorio ou à une cantate sacrée, on disait alors « hiérodrame » ou « oratorio français ». Un oratorio sur le même sujet, mis en musique par Joseph François Narcisse Carbonel, avait été donné par le Concert spirituel une semaine seulement avant celui de Salieri. Les deux œuvres témoignent de la persistance d'une vision sacrée du sublime, qui s'oppose aussi bien à la laïcisation du concept qu'à la vision du déisme et du rationalisme chrétien, pour évoquer le Dieu tout-puissant et terrible du Jugement dernier.

En partenariat avec les Éditions des Abbesses, un travail d'édition critique a été entrepris à partir des trois sources manuscrites conservées :

  • un manuscrit autographe bilingue français-allemand, très annoté, conservé à l'Österreichische Nationalbibliothek de Vienne.
  • une copie manuscrite en français du début du XIXe siècle, conservée à la Bibliothèque de l'Opéra.
  • une copie manuscrite de Mosel datée de 1817, en allemand, conservée au département de la musique de la Bibliothèque nationale.

Première page de la source autographe. A Wn/ Mus.Hs.4464.Mus

En dépit de quelques différences, les trois versions font appel à un effectif orchestral important, comportant notamment une harmonie très fournie – 4 cors, 2 trompettes, 2 flûtes, 2 clarinettes, 2 hautbois, 3 trombones et 2 bassons –, qui doit être dédoublée pour le double chœur final des bienheureux et des damnés.

L'œuvre sera donnée, à partir de cette édition, par le Jeune Orchestre Atlantique (JOA, Abbaye-aux-Dames de Saintes) et le Jeune Chœur de Paris, placés sous la direction de Christophe Coin. Trois dates sont prévues :

 

  • 8 novembre à Bordeaux au profit de Mécénat Chirurgie Cardiaque ; 20h30 à Bordeaux, Hall de la Bourse ; Info/résa. : 05 56 79 44 09
  • 9 novembre à Poitiers ; 20h30 à Poitiers, Théâtre Auditorium de Poitiers ; Info/résa. : 05 49 39 29 29 | www.tap-poitiers.com
  • 10 novembre à Paris ; 20h30 à Paris, Cathédrale Saint-Louis des Invalides ; Info/résa. : 01 44 42 35 07

Le concert de Poitiers sera l'occasion de fêter l'ouverture du nouveau master « Recherche et pratiques orchestrales » qui associe l'Abbaye-aux-Dames de Saintes et l'Université de Poitiers. Les étudiants de ce master sont intégrés au JOA et l'œuvre de Salieri est au programme pédagogique de la rentrée 2012.